LA FLEUR SAUVAGE

Tu es là, tendre et douce,
Semblable à l'éphémère
Qui ne vivra qu'un jour,
Semblable à la rosée
Qui argente l'iris,
Fugitive et cruelle,
Merveilleuse déesse.
Tu nais avec l'aurore,
Sereine et triomphante,
Et pour la terre entière,
Pour la mère et l'oiseau,
Pour le papillon blanc
Qui attend ta lumière,
Tu dévoiles un matin
Plus radieux chaque jour.
Tu es le chaud soleil
Qui réchauffe à jamais
L'aube de l'existence.
Tu es l'ardent joyau
Qui éclaire nos rêves
Et éblouit nos peines.
Tu es au fond des yeux
De tout homme qui aime.
Tu vis de l'air du temps,
De sourires et de larmes.
Tu es la flamme blonde
Qui danse dans les yeux
De cet enfant qui rêve.
Tu es toutes ces îles
Que l'enfant a tracées
Sur la vitre embuée
Et tous les mots d'amour
Griffonnés en secret
Sur un cahier taché.
Tu es ces vagues bleues
Qui roulent sur la grève
Et qui s'en vont mourir...
Tu es insouciance,
Amour et amitié.
Tu es la fleur sauvage
De notre adolescence.